Bon, je vais faire le fayot:
La prétérition bien sûr!!!
Mais j'ajouterai évidemment qu'elle participe à une poétisation du langage rhétorique, tout en apportant par le terme - finement mis entre guillemets - de "girouette", un symbole fort: Evoquant à la fois le voyage sans but, l'errance, par les directions qu'elle ne cesse de pointer, elle laisse également pressentir la vanité de tout voyage, qui est donc flou dans sa représentation: A la fois perdu dans le temps du voyage, qui peut paraitre cyclique par l'idée même de rotation de la "girouette", et dans le temps météorologique, l'aventurier-lecteur est également perdu dans l'espace, qui fait ici l'objet d'une deconstruction, puisque un point central s'impose comme point de départ d'une ligne de tension capable de sous-tendre toutes les autres, mais ce de manière purement aléatoire. Ainsi l'écriture du voyage impose une déconstruction du langage qui épouse les contours de la quête vaine du personnage qui n'est d'ailleurs même pas évoqué ici, et ce pour accentuer son absence de psychologie. Il ne reste donc que les mots, ultime point d'ancrage, mais point d'ancrage instable, rotatif, presque dangereux: le sens fait défaut, il est à la fois expulsé et impulsé du dehors: l'écriture, en ce faisant voyage, gagne en puissance évocatrice ce qu'elle perd en sens référent.
VIVE GOSSET!